Après avoir partagé mes idées pour finir ses compositions, j’aimerais continuer sur ma lancée pour vous aider à finir vos morceaux. Un des passages obligés lorsque vous voulez finir une instrumentale ou n’importe quelle musique, est l’étape de l’arrangement.
Alors que la composition vous permet de créer plusieurs boucles, tel un architecte vous devrez assembler tout ça pour en faire un morceau complet.

C’est souvent là qu’on bloque pour finir mes compositions alors que c’est plutôt assez simple si on sait où l’on va. Mais comment s’y prendre quand on n’a pas forcément l’idée finale en tête ? Je vais vous donner quelques conseils pour réussir à bien structurer ses compositions.

Bâtir avant de sculpter

1. Avoir une structure brute

Première étape, il nous faut de la matière pour travailler. Pour cela il nous faut une mélodie, une ligne de basse et des percussions voir éventuellement une harmonie (J’en parle dans mon bonus « Créer sa première composition en MAO » en lien sur la droite ➡️)

Ces boucles sont la pierre angulaire de notre composition finale et ils sont en générale sur 4 mesures. Tiens, en parlant de ça combien de temps va durer votre musique ?

Eh oui, ensuite il faudra dupliquer nos boucles pour que ça puisse durer assez longtemps pour en faire une musique complète. Vous ne voudriez quand même pas laisser vos auditeurs sur leur faim aussi rapidement 😉

Pour avoir une idée de la durée finale de votre morceau, définissez combien de temps durera chaque partie.

Ce qui m’amène à vous parler des différentes parties d’une composition.

2. S’inspirer de structures existantes

La plupart des compositions musicales des plus connus aux plus confidentielles évoluent dans le temps en se répétant ou en variant.
C’est ce qu’on appelle une structure.

Cela sert à capturer l’attention de l’auditeur et surtout pouvoir la garder pendant 3 à 5 minutes (parfois plus!).

La répétition sert à faire mémoriser la mélodie et mettre à l’aise l’auditeur alors que les variations servent à éviter l’ennui en le surprenant. Une bonne structure est l’équilibre entre ces deux aspects.

Vous vous demandez donc comment réussir à bien structurer ses compositions ?

Quand on ne sait pas comment faire un arrangement, il suffit d’analyser des structures de morceaux existantes. En générale, dans un style en particulier beaucoup de musiques ont la même structure.

Ce sont simplement des recettes qui marchent et cela permet à l’auditeur de s’y retrouver.

Les structures de composition les plus connus :

Intro – Refrain – Couplet – Refrain – Couplet 2 – Outro

OU

Couplet – Refrain – Couplet 2 – Refrain – Outro

La structure classique d’une chanson

L’intro sert à mettre en appétit l’auditeur et lui donner envie d’écouter le reste de la musique. A ce moment il n’y a en général pas encore la base rythmique (qui sera introduite petit à petit vers la fin de l’intro)

C’est au refrain que la mélodie principal (appelée lead) sera mis en avant et répétée en boucle avec d’autres éléments qui viendront le renforcer.
On montera le volume pour donner de la puissance à la composition.
C’est là aussi où, l’interprète (s’il en y a un) va répéter des paroles plusieurs fois pour que ça vous rentre dans la tête jusqu’à ne plus en ressortir ! 😛

Arrivé au couplet, le rythme ralenti pour laisser plus de place aux paroles et certains éléments sont enlevés pour aérer le morceau.
Si c’est une musique sans paroles on peut aussi plus se lâcher sur les variations et changer les sonorités, par exemple.

On finit la chanson par l’Outro en faisant retomber le rythme en enlevant des instruments ou en baissant le volume, par exemple.

Parfois, un pont (appelé aussi Bridge) vient faire la transition entre un couplet et un refrain.
Malgré tout, ce qu’il faut retenir il n’y pas vraiment de règle, rien ne vous empêche de faire quelque chose de différent.
Par exemple, le morceau “God’s Plan” de Drake possède une partie post refrain ce qui reste assez peu commun (dites moi si vous avez d’autres exemples en commentaire 😉 ).
On peut associer ces différentes parties à une montagne russe où on fait monter et descendre la tension tout au long du morceau.

3. Rajouter des instruments

Lorsqu’on souhaite structurer ses compositions/instrumentales, on peut être amené à rajouter d’autres instruments ou sons à certains moments pour apporter une touche d’inattendue et casser la monotonie.
Cela aide à “remplir” notre morceau pour lui donner de la consistence.

Il arrive aussi que ce soit plutôt l’inverse. On ajoute trop d’instruments pour remplir le vide alors qui faudrait laisser au morceau respirer.

L’idée est que surcharger la composition peut parasiter l’écouter au risque de faire perdre l’attention à l’auditeur.

Pour gérer la synergie entre chaque instrument, cela concerne le mixage qui est un tout autre domaine dont on parlera plus tard.

Pour apporter plus de variations, il est intéressant de rajouter aussi des effets sur les instruments et d’automatiser leurs apparition / disparition à certains moments du morceau.

4. Jouer avec l’espace temps

Espace temps
Je n’ai pas pu trouver mieux pour illustrer ce concept

Pour apporter de la dynamique au morceau, on peut jouer sur la perception de l’espace et du temps.
Vous devez vous demandez sûrement ce que je suis entrain de vous raconter, là non?

La vitesse

Chacun de nous a un temps d’attention plus ou moins long et c’est normal. Pour capter l’attention, il faudra jouer sur la vitesse en accélérant ou en ralentissant la musique à certains moments.
Je dirais qu’il faut le faire de préférence, là ou on veut capter le plus d’attention par exemple lors d’un couplet ou pour relancer cette attention.

… et le Volume

On peut aussi jouer sur le volume sonore.
Le cas typique, est la montée progressive du volume de la musique au début pour atteindre le volume souhaité et de le baisser lorsqu’on se rapproche de la fin pour arriver au silence complet.

Et en parlant de silence, c’est aussi une possibilité pour structurer ses compositions. Cela peut relancer la tension et surprendre l’auditeur qui s’attend pas forcément à ça et qui peut croire aussi que la chanson est finie avant que ca reprenne de plus bel 🙂

Pour conclure

En bref, en tant que compositeur vous avez pleins d’outils qui peuvent vous aider, il faut en profiter 😉
Enfin, selon moi il faut d’abord que chaque partie soit à la hauteur voir se suffisent à elles même pour que la structure suivent et non l’inverse.
Dites moi maintenant en commentaire, si vous avez déjà utiliser ces idées pour structurer vos compositions et votre retour d’expérience là-dessus ? 🙂

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2 commentaires

Violaine · 25 novembre 2018 à 12 h 18 min

Super article ! C’est hyper intéressant de voir que la plupart des mélodies sont structurées de la même façon. Je n’en avais pas vraiment pris conscience.

    Loic Billaud · 18 décembre 2018 à 23 h 36 min

    Merci Violaine !
    Oui même s’il y a parfois des prises de risques et de l’originalité.

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